Le havre pilote station celebrates the 40 years of its helicopter service
Article paru dans le journal l’ANTENNE le 5 février 2016
Première au monde à s’équiper d’un hélicoptère pour mettre à bord et récupérer les pilotes maritimes, la station de pilotage du Havre fête les 40 ans de ce service qui permet au port de ne jamais être fermé, contrairement à ses concurrents du Nord.
Avec le premier navire servi, le 7 mai 1976, “ce fut une révolution d’introduire dans un milieu maritime un moyen de transfert aérien”, note Pascal Olier, président de la station de pilotage du Havre-Fécamp. Pour répondre à l’ouverture du port pétrolier d’Antifer, “il fallait un moyen rapide et efficace qui ne remette pas en cause le service sur la rade du Havre, toujours opéré pour quelques années encore par le bateau-pilote”. Pour servir ces navires, situés à plus de 25 milles au large, la solution de l’hélicoptère est retenue, à l’époque où “aucune station de pilotage en France ni à l’étranger n’est équipée de ce type d’engin”. Reste que l’acquisition du matériel a fait l’objet “de grandes tractations avec les différents partenaires : Port autonome, armateurs, administration de tutelle ou de l’aviation civile”. Depuis, la station pionnière a été rejointe par Bordeaux, en 1985 puis Dunkerque, en 1990.
Une disponibilité quasi permanente
Les atouts de ce système sont, rappelle-t-on au Havre, incontestables : propriétaire du matériel et avec ses propres équipages, la station bénéficie d’une “disponibilité quasi permanente. Cette même disponibilité qui fait que le port du Havre n’est jamais fermé contrairement à nos grands concurrents du Nord”. Autre avantage, un coût mutualisé à l’ensemble des opérations qui permet de réduire pour chacun le prix de la prestation, et donc sans surcoût pour l’armateur du navire piloté. “Élément majeur de la qualité et de la fiabilité des services portuaires, rappelle Pascal Olier, ce service reste une marque de fabrique du pilotage français, qui nous distingue de bien d’autres stations dans le monde”.
“Le 7 mai 1976, ce fut une révolution”
De jour comme de nuit, dans presque toutes les conditions météorologiques, le Dauphin bimoteur effectue ses rotations en moins de quinze minutes, pouvant atteindre une vitesse de 280 km/h et embarquer cinq personnes à bord. Après les super-tankers d’Antifer, la dizaine d’appareils qui se sont succédé depuis quarante ans – depuis l’Alouette III des débuts au Dauphin N3 construit par Eurocopter – ont servi les très gros navires tels les pétroliers, vraquiers et porte-conteneurs. Et depuis deux ans, près de 2.000 navires sont servis par hélicoptère sur 12.000 mouvements, soit près de 16 % du trafic. 80 % des opérations se déroulent par hélitreuillage, le reste directement en appontage. En 2004, 10 % des mouvements sur rade du Havre avaient été assurés par les airs, soit 1.400 sorties. La station du Havre (30 marins) emploie deux équipages de deux pilotes et deux mécaniciens-treuillistes pour ce moyen aérien qui complète les six pilotines.
Natalie Castetz