De 1517 à 1914, le pilotage de distance

 

Le 7 février 1517, le roi François 1er signe la commission qui ordonne la création du port du Havre de Grâce. Le site n’est alors qu’une crique qui sert fréquemment de refuge aux bateaux de la région. Le 16 avril suivant, le premier coup de pioche est donné ; un chenal est percé dans le Perrey et la crique est aménagée en bassin.

C‘est la naissance et l’essor rapide de ce port de guerre qui incite son fils, le roi Henri II à émettre le premier texte connu relatif au pilotage du Havre ; ce règlement du 15 juillet 1551 prévoit que « le patron du navire, pour écarter tout danger menaçant la vie des hommes ou la cargaison, sera tenu, en tous lieux où la nécessité et l’usage le commandent, de prendre un pilote ; s’il ne l’a pas fait, il sera puni pour chaque fois d’une amende de 50 réaux d’or … ».

Par l’édit de 1584, l’amirauté fixe l’organisation du service du pilotage. Elle crée les « pilotes hauturiers » et précise la composition du jury chargé d’examiner les candidats.

En janvier 1629, la création d’écoles d’hydrographie pour les pilotes est décidée. Chaque port, dont Le Havre en est doté.

En 1661, Colbert réorganise le pilotage à travers une grande ordonnance. Pilotage de grandes distances, concurrence entre pilotes, cotres individuels, interdiction de bourse commune … deviennent les règles au Havre.

C‘est la naissance et l’essor rapide de ce port de guerre qui incite son fils, le roi Henri II à émettre le premier texte connu relatif au pilotage du Havre ; ce règlement du 15 juillet 1551 prévoit que « le patron du navire, pour écarter tout danger menaçant la vie des hommes ou la cargaison, sera tenu, en tous lieux où la nécessité et l’usage le commandent, de prendre un pilote ; s’il ne l’a pas fait, il sera puni pour chaque fois d’une amende de 50 réaux d’or … ».

Par l’édit de 1584, l’amirauté fixe l’organisation du service du pilotage. Elle crée les « pilotes hauturiers » et précise la composition du jury chargé d’examiner les candidats.

En janvier 1629, la création d’écoles d’hydrographie pour les pilotes est décidée. Chaque port, dont Le Havre en est doté.

En 1661, Colbert réorganise le pilotage à travers une grande ordonnance. Pilotage de grandes distances, concurrence entre pilotes, cotres individuels, interdiction de bourse commune … deviennent les règles au Havre.

De 1914 à aujourd’hui, un pilotage local, une collectivité

 

En 1914, la grande guerre éclate. Les pilotes, « inscrits maritimes non disponibles », n’ont plus le libre exercice de leur profession et se trouvent contraints d’abandonner le large pour travailler aux abords immédiats du port. Les 36 cotres que comptait le port sont désarmés car inadaptés au travail sur rade. Le « chacun pour soi » est abandonné, les pilotes pratiquent dorénavant un pilotage rapproché et travaillent au tour de liste pour les sorties et les entrées. Pour le service des pilotes, deux vapeurs et quelques cotres sont réquisitionnés par l’amirauté. En 1916, la communauté des pilotes de la station acquiert son premier vapeur ; l’Iliona. A la sortie de la guerre, ce nouveau mode de fonctionnement perdure.

A la suite de l’assemblée générale du 17 novembre 1921, le pavillon blanc dans lequel figure une ancre noire est remplacé par un pavillon vert avec ancre blanche.

Le 1er juin 1923, l’Iliona est remplacé par le vapeur Hermann du Pasquier. En 1924, le vapeur Quatre frères Biard vient compléter le matériel.

Le 28 mars 1928, la nouvelle loi sur le pilotage maritime est adoptée. Conclusion juridique des différentes réformes mises en place progressivement dans les ports depuis le début de la guerre 14-18, elle traite en particulier de l’obligation de pilotage et du recrutement des pilotes. Elle met en harmonie les réglementations diverses sur les salaires, le matériel … Le premier fruit de ce nouveau texte se traduit pour les Havrais par l’acquisition en janvier 1933 du navire neuf Louis Brindeau en remplacement du vieux Hermann du Pasquier. Le Havre de Grâce remplace en mai 1936 le Quatre frères Biard.

En juin 1937, les pilotes renoncent à l’exploitation du lamanage.

A la veille de la seconde guerre mondiale, la station voit son avenir avec confiance : le trafic est bon, l’effectif de 48 pilotes correspond aux besoins et les bateaux récents sont bien adaptés aux exigences du service. Cette situation favorable est bouleversée par la guerre et la débâcle de juin 1940. L’économie de la station est menacée, les effectifs sont réduits de 50% à la fin des hostilités (décès, maladie, retraite, mobilisation), le matériel a quasiment disparu (le Havre de Grâce et le Louis Brindeau d’abord réquisitionnés ont quitté la France et sont retrouvés très endommagés à la fin de la guerre), les rémunérations des pilotes ainsi que les retraites ne sont plus versées faute de recettes jusqu’en mai 1941. Soumise au gouvernement de Vichy, la station évite cependant la collaboration. En 1950, la station reçoit la croix de guerre 1939-1945.

La libération de 1944 est l’occasion d’un nouveau départ. Malgré des conditions de travail difficiles, les pilotes se mettent à la disposition des alliés et contribuent à la renaissance du port.

Le Havre de Grâce I est remis en service en 1947. Il est rapidement suivi du Louis Brindeau. Le Havre de Grâce I est cependant remplacé en 1958 par le navire neuf Françoise de grâce. Ce dernier restera à la station jusqu’en 1968, alors remplacé par le Havre de grâce III. Le Louis Brindeau est aussi retiré du service la même année.

En 1969, le décret du  19 mai 1969  met un terme à la vieille pratique du pilote de choix. Celle-ci était un sujet de discorde car  contraire à l’esprit collectif et à l’intérêt général.

Suite à la mise en service du nouveau port pétrolier d’Antifer, la station acquiert en mars 1976, son premier hélicoptère pour les mises à bord des pilotes.

En 1976 les stations du Havre et Fécamp fusionnent. En 1985, le bateau pilote Havre de grâce I est retiré du service ; les pilotes n’utiliseront dès lors que des vedettes et l’hélicoptère. En 1986, la station déménage pour le quai de la marine. En mars 2004, le simulateur de manœuvre est mis en service.

En septembre 2005, la station est  frappée par un tragique accident de son hélicoptère. Le pilote aérien de l’hélicoptère et un pilote maritime décèdent dans cet accident.

Manœuvrant toujours des navires plus imposants, les pilotes du Havre servent le 19 février 2008 le plus gros porte-conteneurs actuellement en service, l’EUGEN MAERSK. Ses dimensions impressionnent : 397,70 mètres de longueur, 56,40 mètres de largeur et 16,00 mètres de tirant d’eau à pleine charge, vitesse de 26 noeuds à la mer.

En 2015, la Station s’équipe d’une vedette plus petite, l’Hirondelle de la Manche ; l’ambition de notre station est de continuer à progresser constamment dans le domaine des économies de consommation,  en faveur de la protection de environnement.

 

Bibliographie

  • Archives Station de Pilotage Le Havre-Fécamp
  • Ouvrage  » Les pilotes maritimes français – Cent ans de métier  » de Marie Françoise Pochulu – Edition des Falaises.
  • Ouvrage  » Les pilotes du Havre – 1806 / 1914″ de Claudie Reinhart « 
  • Ouvrage  » Les pilotes du Havre – 1914 / 1945″ de Julien Richard « 
  • Ouvrage  » Pilotes – Les hirondelles de la Manche – Pilotes du Havre  » de Pierre Henri Marin